Gran Torino : l'éloge d'un brave type!
Ca commence comme le Maître de guerre : Clint Eastwood en vétéran friand de sarcasmes qui envoyent valser le politiquement correct. Raciste, aigri et mysogine, Walt Kowalski semble être la représentation même de nos clichés sur l'Amérique profonde. Quand une famille d'émigrés chinois emménagent dans la maison voisine on se dit : « trouble ahead! »... et évidemment la moutarde ne tarde pas à lui monter au nez...
Puis, la mayonnaise prend peu à peu. Walt se découvre plus d'affinités avec ces « sales rats des marais »(sic) qu'avec sa propre famille dont il est le patriarche plus craint que resepecté. Et quand la famille voisine se retrouve embarquée malgré elle dans la spirale de la violence des gangs, Clint dégaine son Colt et entend faire parler la poudre pour se rappeler au bon souvenir de l'Inspecteur Harry. Un Clint énervé en vaut deux et animé par la soif de vengeance nul doute qu'il se montrera Impitoyable...
Je pourrais en dire tellement plus. Disserter des heures et des pages entières sur pourquoi ce film est un chef-d'oeuvre et peut-être mon préféré de ce réalisateur qui ne m'a que très rarement déçu, mais cela ne pourrait se faire sans révéler tout ou partie de l'intrigue qui monte progressivement en puissance ; sublimement portée par la musique d'un Kyle (Eastwood) qui exprime par des notes ce que son père sait si bien retranscrire l'oeil vissé sur l'écran de la caméra : l'essentiel en quelques plans.
Une chose est sûre en tout cas : Clint Eastwood ne s'est jamais défendu d'être un républicain attaché à bon nombre de valeurs conservatrices, mais ses films savent si bien réhabiliter l'image du brave type américain ; being quite some antipathical jerk and yet such a good man in the same time... Là réisde tout le paradoxe entre l'artiste progressiste et l'homme... imparfait par nature... Mais quand bien même les mauvaises langues devaient avoir le dernier mot, Clint Eastwood est un nom qui restera à jamais gravé en lettres d'or dans les mémoire des amoureux du septième art.
Jorro